Avec la mécanisation et numérisation croissante, la quantité d’équipements électriques et électroniques (EEE) est en constante augmentation. La gestion de ce type d’équipement doit clairement s’inscrire dans l’économie circulaire, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Du fait de l’obsolescence programmée des EEE si bien qu’ils sont devenus une source de déchets de plus en plus importante. Il vaudrait mieux combattre ce type d’obsolescence, voire d’encourager la réparabilité de ces équipements, mais certains d’entre eux  finiront tout de même sous forme de déchet.

Les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) désignent presque tous les appareils à usage domestique ou professionnel mis au rebut qui comprennent des composants ou circuits électriques et fonctionnent avec une batterie ou une alimentation électrique.

La plupart des DEEE sont des déchets dangereux. Ils ne doivent pas être assimilés à la ferraille, ni aux DIB (déchets industrielles de bâtiment), mais doivent suivre une filière de traitement spécifique.

Les DEEE représentent un défi croissant, qui va de pair avec la croissance du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Les estimations les plus récentes montrent que, dans le droit fil de la croissance des réseaux et des services TIC, environ 53.6 millions de tonnes de DEEE sont produites chaque année dans le monde, dont seulement 17.4% sont collectés et recyclés de façon organisée.

Aujourd’hui, le nombre d’abonnements au téléphone mobile est supérieur au nombre d’habitants dans le monde. En 2019, plus de 44.3 tonnes de DEEE ont été produites sans que l’on sache ce qu’ils deviennent : ces déchets n’ont pas été enregistrés et ont été mis en décharge ou brûlés, ou ont fait l’objet d’un commerce illégal et d’un traitement non conforme aux normes.

Composition des DEEE:

La composition des DEEE est très diverse. On y trouve notamment :

  • des métaux ferreux et non ferreux (10 à 85 %);
  • des matériaux inertes: verre (hors tube cathodique), bois, béton (0 à 20 %);
  • des plastiques contenant ou non des retardateurs de flamme halogénés (1 à 70 %)
  • des composants spécifiques de nature très variable et qui peuvent représenter un danger pour la santé et l’environnement, comme les CFC, les piles, les tubes cathodiques, les condensateurs pouvant contenir des PCB, les cartes électroniques, les écrans à cristaux liquides, les relais ou commutateurs au mercure, les câbles ou les cartouches et toner d’imprimante. 

Ces déchets ont une empreinte environnementale très élevée en raison des importantes quantités de ressources en eau, métaux, et énergies mobilisés par la conception, la fabrication, le transport, l’utilisation et le recyclage des composants et objets électriques et électroniques.

Les équipements électriques et électroniques peuvent contenir jusqu’à 69 éléments du tableau périodique, y compris des matières premières essentielles et des métaux précieux.

La mauvaise gestion des DEEE peut entraîner la perte inutile de matériaux naturels rares et précieux, notamment lorsque d’autres matériaux rares moins toxiques et néanmoins à forte valeur, tels que l’or, le platine et le cobalt, ne sont pas recyclés, exerçant de ce fait une pression sur les ressources naturelles disponibles en quantités limitées.

Étant donné que les réfrigérants contenus dans certains équipements d’échange thermique sont de puissants gaz à effet de serre, ceux-ci peuvent aussi contribuer au réchauffement climatique.

La mise en place d’un système dans lequel tous les produits mis au rebut seront collectés, permettra aux matériaux ou composants réutilisés dans de nouveaux produits :

  • de créer une nouvelle dynamique économique, des emplois verts et des débouchés;
  • de réduire les besoins en matière d’élimination des déchets, de nouvelles matières premières et d’énergie;
  • de réduire considérablement les émissions de dioxyde de carbone par rapport à ce qu’elles seraient, si des matières premières provenant de l’industrie extractive ou minière étaient utilisées à leur place.

Le matériel bureautique et informatique (téléphones fixes et mobiles, ordinateurs, écrans, imprimantes, etc.), l’électronique de loisirs (TV, radios, chaînes HI-FI, lecteurs CD, DVD et MP3, luminaires, appareils photo, consoles de jeux, etc), l’électroménager (aspirateurs, machines à café, cuisinières, réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle, fers à repasser, etc.), les câbles électriques peuvent et doivent être triés en fin de leurs vies. C’est un grand pas à faire urgemment pour le respect de nous tous et pour notre environnement.

Où rapporter ce type de déchets

Lors de l’achat d’équipements électroniques, une taxe anticipée de recyclage (TAR) est prélevée si bien qui faut les rapporter au point de vente si celui-ci est connu. Dans le cas contraire, on apportera les objets au centre de récupération ESREC des Chânats sur la commune de Bellevue à quelque deux kilomètres de la sortie du Grand-Saconnex : https://www.ge.ch/espaces-recuperation-esrec-points-collecte-communaux/espaces-recuperation-esrec

Des filières spécifiques de recyclage et de réutilisation pour chaque type d’équipement sont mises en place. Des ateliers de tri existent par exemple aux établissements publics pour l’intégration (EPI) : https://www.epi.ge.ch/personnes-en-situation-de-handicap/travailler-dans-les-ateliers-adaptes/recyclage/

Références:

Rapport sur le suivi des déchets d’équipements électriques et électroniques à l’échelle mondiale et régionale: www.globalewaste.org

Angelica Pruncu Cutile