par Francisco Bradley Conseiller municipal

Non je veux revenir sur la soudaine « prise de conscience verte » de nos concitoyens, tant au Grand-Saconnex que dans Genève en général. Je ne parle pas seulement de la vague électorale verte. Mais aussi, les résultats des diverses votations le montrent, des projets d’aménagement qui sont remis en question l’un après l’autre. Cela va bien au-delà de l’électorat vert, notre commune n’est pas soudainement devenue à 65 % verte. Souvent pour des questions très locales voire égoïstes (touche pas à ma villa, mon quartier de villa, mon arbre). Mais pas que (Pré du Stand, Recyclage à Avusy). Avec ce constat temporaire : je veux bien du développement, mais pas chez moi, quitte à être un peu paradoxal parfois, voire souvent.

Comment concilier donc cette bonne fortune occidentale (bâtie sur les injustices précitées), cette aisance helvétique, avec une qualité de vie qui se maintienne, sans exploiter le travail des enfants, épuiser les ressources et ne plus manger autant de viande (liste très partielle). La réponse en a été donnée il y a des années par le Club de Rome (1972) dans son rapport sur les limites de la croissance. Depuis bien de l’eau a coulé, chargée de plastiques dans les océans.

Décroissance ? Mot tabou il y a encore peu de temps. Effondrement ? Mot à la mode depuis quelques années. Développement durable ? Concept dépassé à l’heure de l’horizon du réchauffement climatique. Même le plan directeur cantonal, table sur une réduction de 60 % de la consommation d’énergie. Et pas en 2358, non, demain ou quasiment c’est-à-dire 2030.

Si ce n’est pas de la décroissance, je ne m’y connais pas. Alors qui commence et par quoi ? Je vends ma voiture ? Je réduis ma consommation au niveau de celle de mes parents ? Je profite de marcher et parler avec mes voisins comme au bon temps du confinement ? Chacun fera ce qu’il peut ou doit. Les Verts du Grand-Saconnex n’ont pas de leçon à donner, si ce n’est de commencer par soi-même.

Les mots, justement. Décroissance, sobriété heureuse, moins ! Nous pouvons tous nous emparer des mots et de notre vie, du moins à notre petit niveau. Alors, je nous souhaite une année 2021 porteuse de sens, et pleine de petites victoires. Et de grands pas en direction d’une société plus harmonieuse.

Francisco Bradley
Conseiller municipal