Texte rédigé par Damian Veiga Löffel Conseiller municipal

Le rôle des représentant.e.s est important dans un système politique dominé par l’élection. Un principe politique (que je partage) voudrait que les membres des différentes assemblées soient statistiquement représentatifs de la population qu’elles et ils représentent. Au Grand-Saconnex, l’âge médian des élu.e.s au conseil communal est de 61 ans contre 42 ans pour la population résidente suisse. En termes de genre, les femmes sont représentées à 44% du conseil -ce qui, bien qu’insuffisant, est relativement élevé si on le compare à d’autres institutions politiques comme, par exemple, le Conseil national (42%) ou le Conseil des États (26%). Sans compter que la population résidente étrangère de notre commune (près de 40% de la population du Grand-Saconnex) n’est tout simplement pas représentée.

La démocratie représentative ne manque pas de limites : risque, justement, de manque de représentativité, mais aussi de conflits d’intérêts, d’abstentionnisme, de « politique-spectacle », de vision court-termiste, etc. Que faire alors ? Si la réflexion existe depuis longtemps, les initiatives redéfinissant le partage du pouvoir entre les citoyen.nes et leurs élu.es ont particulièrement essaimé cette dernière décennie, ceci afin de donner un nouveau souffle à une machinerie politique parfois un peu enrouée.

Nous pourrions, par exemple, tirer au sort des assemblées citoyennes, comme cela se pratiquait à l’époque athénienne ou, plus proche de nous, en 2011, lorsque les islandais ont dû créer une nouvelle constitution. Nous pourrions créer des budgets participatifs pour faire émerger les propositions « du bas », comme l’ont amorcé certaines municipalités populaires brésiliennes dans les années 90. A Paris, ces budgets représentent déjà une part conséquente des ressources de la ville et Lausanne a également récemment lancé sa propre expérience. Nous pourrions développer de nouveaux outils interactifs de participation que le numérique rend désormais possible. Nous pourrions nous allier aux arts pour donner vie aux débats, par exemple à travers la pratique du « théâtre forum ».

À Genève, et en particulier dans notre commune du Grand-Saconnex, les choix urbanistiques à venir cristallisent des enjeux forts, invoquant aujourd’hui encore plus qu’hier, le besoin d’une véritable politique de concertation des positions, de confrontation des idées, de consultation des avis. On ne peut que vous inviter à vous mobiliser au travers des diverses initiatives et plateformes récemment lancées par le canton : concertation.ge.ch, forumcitoyen.ch, afin de vous exprimer, par exemple, sur les futurs projets du Tram des Nations, de la Place Carantec ou du quartier des Marronniers.

Néanmoins, on pourra convenir que ces initiatives ne sont aujourd’hui que dans leur prime jeunesse et méritent un développement plus abouti. Faisons vivre le débat démocratique au sein de notre cité comme nous essayons de le défendre dans ses institutions. À vous, à nous, de faire vivre cette force du peuple citoyen, ce pouvoir de faire entendre nos voix partout où nous le trouvons légitime.